Faute de pouvoir maintenir son activité, SailWood a cherché un moyen de pouvoir apporter son aide au monde médical. Après quelques heure de recherche sur les réseaux, c’est l’utilisation de ses imprimantes 3D qui semble le plus opportun pour la réalisation de visières de protection. Sur ce sujet, en tout début de confinement un groupe Facebook de « Maker » se crée à l’échelon National. Mais qui sont-ils ?
Les Maker
Le désir de fabriquer des choses avec ses mains est profondément enraciné en nous. Mais durant le siècle passé, à l’ère de la production de masse, bricoler dans nos ateliers, garages et cuisines était un hobby solitaire plus qu’une vraie force économique. Cela change.
Le monde du Do-It-Yourself (littéralement : « faites-le vous même ») est devenu digital, et comme tout ce qui devient digital, il en ressort transformé.
La définition exacte de Makers étant un peu imprécise, vous pouvez l’imaginer comme « la génération du web créant des choses physiques plutôt que des pixels sur des écrans ». Si l’on utilise la terminologie du MIT Media Lab, ils traitent les atomes comme des bits, utilisant les outils puissants du software et de l’industrie de l’information pour révolutionner la manière de créer des objets tangibles.
Visières de protection
Dans le désordre ambiant un élément ressort rapidement : le manque de matériel de protection pour les soignants. Les imprimantes 3D sont lentes à fabriquer des pièces, c’est leur principal défaut. Il faut donc trouver un produit utile et rapide à produire en quantité. Dans le milieu des Maker apparaît ainsi très rapidement les fameuses visières de protection. Elles nécessitent peu de matière, leur fonction se complète par un film plastique transparent plutôt facile à obtenir. En effet ce sont les feuilles PVC qui servent à protéger la première page des dossiers reliés.
Ces visières ne remplacent pas les masques mais elles permettent de se protéger des projections de patients potentiellement atteints du Covid.
SailWood se lance
A ce moment là, sur le Morbihan, le mouvement n’est pas encore lancé. Nous prenons contact avec quelques camarades possesseurs d’imprimantes 3D. Puis nous faisons appel à un ami docteur généraliste en retraite. C’est lui qui trouvera les premiers « clients » pour la distribution.
Nous regroupons ainsi prêt d’une dizaine d’imprimante 3D ainsi que des petites mains pour réaliser les assemblages. Très rapidement le rythme de production atteint la cinquantaine de visières par jour. Il est à noter qu’une visière prend environ 45 minutes pour s’imprimer, nous les imprimons par deux. Toute les heures et demi il faut donc enlever les pièces de la machine pour relancer la fabrication suivante. Certains d’entre nous mette en place des « quarts de nuit » avec leur famille pour procéder à la manœuvre !
Dans le même temps un mouvement d’aide se met en place, ceux qui ne disposent pas d’imprimantes 3D nous fournissent en film PVC, c’est ainsi que le cabinet d’avocats A2C et la Jeune Chambre économique du Pays de Lorient sollicitent leurs clients et adhérents pour racler les fonds de tiroirs et nous trouver les films.
Au terme de trois semaines c’est plus de 800 visières qui sont fabriquées et livrées : EHPAD, Hôpitaux, Cliniques, Infirmières, Docteur, dentistes, etc. Partout où nous avons livré l’accueil est enthousiaste comme en témoigne la photo de ce post !