TARA : isolation Liège par projection
S’il est un navire qui connait bien le froid c’est bien TARA ! C’est ainsi que dès septembre 2006, Tara s’est laissé enserrer par la banquise de l’océan arctique par 82° de latitude nord. Il ressort 2 ans plus tard après une dérive de près de 1800 km. La problématique de l’isolation sur un bateau en aluminium est donc bien connue de son équipage. Le premier soucis à régler est la condensation sur les surfaces en aluminium. C’est là qu’intervient le liège.
Le périmètre du chantier
Du fait de quelques fuites le navire nécessitait le changement des hublots de carré. Pour changer ces panneaux de PMMA il est donc nécessaire de démonter les vaigrage. Une fois démontés, c’est bien le meilleur moment pour intervenir sur l’isolation de la structure.
Choix des matériaux
Dans son principe même, la fondation Tara se doit d’intégrer les problèmes écologiques. Il est donc nécessaire d’orienter le choix des matériaux vers ceux présentant le moindre impact. Réaliser une isolation liège projeté correspond bien à cette attente. Le liège est un produit écologique et innovant. Celui que nous utilisons est fabriqué en France avec du liège naturel, des résines à base aqueuse, de l’eau et de l’huile végétale. On retrouve ce même produit sur le fameux « Fleur Australe » de Philippe Poupon. Il corrige l’effet parois froide / chaude et améliore la température ressentie à l’intérieur. En outre il offre des performances acoustiques intéressantes : absorption des bruits, correction acoustique et résorbe le phénomène de résonance.
La Réalisation
Tout d’abord le masquage doit être parfait. Dès que l’on utilise un pistolet dans un espace clos, l’ensemble des éléments qui ne doivent pas recevoir de matière nécessite une protection. Un bon travail de précision comme en témoignent les photos ! Il faut ensuite prévoir un système de ventilation. Même si l’opérateur s’équipe d’un masque de protection, le brouillard pourrait nuire à la vision de son travail. A l’usage le produit s’avère assez visqueux mais le pistolet spécifique permet d’appliquer la matière quasiment comme une peinture. Pour ceux qui connaissent la peinture au pistolet, ici la buse est d’un diamètre impressionnant. La complexité réside dans le contrôle de l’épaisseur appliquée. Les préconisations indiquent d’atteindre entre 1.8 et 2 mm ! L’opération se termine avec succès même si la quantité de matière consommée est finalement supérieure à ce que nous donnait les calculs.
La résine étant en phase aqueuse il faudra quelques jours pour obtenir un séchage complet. Le complément d’isolation par panneaux sera ensuite posé avant d’être recouvert par les panneaux de bois de vaigrage.